Olivier JULIA
Peintre du feu
" L’art est un des moyens de prendre son envol pour un voyage intérieur ; c’est dans cette perspective que je réalise mes œuvres "
La démarche d’Olivier JULIA S’inscrit dans un partenariat étroit avec la matière ; véritable peintre du feu, son œuvre picturale s’appuie sur les mille nuances que le feu donne au métal, avant d’entreprendre le chemin qui va révéler le mystère du tableau. Si cette technique de l’huile sur cuivre était pratiquée dès la Renaissance avec un grand succès, il s’agit ici d’une expression très particulière puisque c’est la magie du feu qui transfigure les œuvres d’Olivier JULIA, dans la première étape d’un processus de création où les traces de la forge servent de repères à l’élaboration de paysages inconnus propres au voyage intérieur. Il en ressort un mystère qui confère souvent à l’art d’Olivier JULIA un caractère visionnaire, tel que Michel Random l’a décrit dans son très bel ouvrage. (« l’art visionnaire », 1979)
Cet art de dessiner sur le métal avec le feu, unique dans le monde des peintres, est une discipline graphique à part entière mise au service d’une expression où la recherche de la lumière apparait comme un élément primordial. Reprenant à son compte la citation de l’artiste coréenne Bang Hai Ja « Je lance des graines de lumière sur la terre et dans le ciel », Olivier Julia souhaite avant tout que ses œuvres puissent entraîner les visiteurs dans un espace singulier de rêve et de méditation.
Pourquoi une collection inspirée de l’art pariétal ?
A l’heure où s’ouvre le Centre International « Lascaux 4 », qui fait notamment une place aux expressions artistiques contemporaines inspirées de l’art pariétal, il est tentant de s’interroger sur ce que ces fresques d’il y a 18000 ans ont à nous dire aujourd’hui.
Pourquoi sommes-nous aussi fascinés par ces figures ?
Sont-elles pour nous le témoin d’un paradis perdu où l’homme, minoritaire sur terre n’avait pas encore imposé son pouvoir de destruction sur la planète, et vivait en respect et harmonie avec celle-ci ? Sont-elles le message d’un rapport de l’homme face à ce qui le dépasse ? Aller peindre au fond du ventre de la terre procède bien d’un acte chamanique, d’une forme de rituel initiatique, d’une recherche du sacré. Quoi qu’il en soit, ces figures qui semblent voler dans les airs au-dessus de nos têtes sont de magnifiques et authentiques œuvres d’art, qui témoignent de l’ardente nécessité pour l’homme, à quelque époque qu’il vive, de créer, de s’exprimer avec les moyens qu’il trouve à sa portée, pour laisser une trace de son passage sur la terre.
Cette collection est un clin d’œil amical et respectueux à ces artistes d’il y a 18 000 ans.
La matière qu’Olivier JULIA expérimente depuis 30 ans apparaît aujourd’hui curieusement très proche de la matière minérale des peintres de Lascaux. Ici c’est le feu qui révèle les traces, les oxydations du cuivre, les signes que porte le tableau, dans des gammes de couleurs chaudes qui rappellent les ocres, rouges et noirs des cavernes, et les plaques de cuivre gardent aussi secrètement l’empreinte de nombreuses figures superposées au fil des passages au feu, comme une vie cachée au cœur de la matière.
Olivier JULIA, fire painter